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So Cinema - La passion du cinéma, la passion de la transmettre
23 mars 2015

Critique - Big Eyes de Tim Burton

sq_big_eyes

C’est avec qui ?

Amy Adams…….…..………………. Margaret Keane

Christoph Waltz.....…………………  Walter Keane

Delaney Raye/Madeleine Arthur….… Jane

Danny Huston……………...……...… Dick Nolan

 

Ça parle de quoi ?
Biopic sur le couple Margaret et Walter Keane, auteur(s) d’une série de portraits aux grands yeux mystérieux.

Mon avis

Deuxième Biopic de Tim Burton, après Ed Wood qui portait sur le pire réalisateur de son temps, ce film tenait beaucoup à cœur à Burton et on peut comprendre aisément pourquoi puisqu’il semble que les Big Eyes ont influencés ses créations (regardez les yeux de la mariée dans « Les Noces Funèbres » par exemple).

J’ai été surpris par une chose : l’empreinte d’habitude si marquée de Burton est ici très discrète et apporte une certaine fraîcheur dans sa filmographie, bien que son thème principal reste présent mais dans une forme moins flagrante, je veux parler du rejet ou de l’isolement.

D’ailleurs, le film est plus léger sur cette fameuse empreinte par le fait que cette histoire a vraiment eu lieu, avec ses ambiances musicales, ses modes vestimentaires mais aussi son architecture et bien d’autres choses encore. Celles-ci « obligent », d’une certaine manière, le réalisateur à rester au plus proche de la réalité pour ne pas perdre le spectateur qui a peut-être lu ou vu des choses sur les Big Eyes mais aussi, au moins un peu, par respect pour la vie des protagonistes.

Et pour couronner le tout, Burton est sorti de sa zone de confort sur 2 autres points : il a dû utiliser une caméra numérique au lieu de son 35mm habituel (vous pourrez voir pourquoi dans les anecdotes) et aucun acteur n’avait déjà tourné pour lui, au moins dans des rôles principaux. Eh oui, pas d’Helena Bonham Carter ici, pas de Johnny Depp ou encore de Winona Ryder.

Mais bon, nous sommes toujours chez Tim Burton : les scénaristes sont ceux qui avaient travaillé avec lui sur Ed Wood que je citais au début, la musique est à nouveau composée par Danny Elfman, Colleen Atwood, sa costumière fétiche est toujours sur le pont et quelques autres encore.

 Venons-en au film en lui-même.

Je l’ai trouvé plutôt réussi malgré un manque de rythme parfois.

La performance des acteurs est excellente, et bien que Christoph Waltz sur-joue parfois, je pense que c’est un parti-pris provenant du fait qu’il joue un personnage extravagant. Amy Adams fait très bien passer les émotions par lesquelles a pu passer Margaret Keane depuis la rencontre avec Walter Keane. Dans ce film, je trouve que la direction d’acteurs est particulièrement soignée car ils font tous avancer l’œuvre, même simplement par leur présence, comme j’ai pu le ressentir avec Jane, la fille de Margaret qui ne parle pas beaucoup au cours du film mais qui fait avancer l’intrigue ou du moins appuie certaines émotions même simplement par sa présence et son expression.

Les couleurs et les angles de vue sont magnifiquement soignés, à tel point qu’ils font partie de l’histoire et qu’ils reflètent les émotions des personnages.
Par exemple, la scène d’ouverture porte sur l’exil de Jane (sa fille) et de Margaret qui se délivrent du joug du premier mari de celle-ci. C’est donc une épreuve difficile ouvrant sur un futur de liberté retrouvée. Burton a réussi à faire transparaître ceci par un très grand angle de vue qui suit la voiture de Margaret, avec une météo splendide et une nature forte en couleurs. Et  bien le film est parsemé de ce genre de mise en scène qui est une valeur ajoutée au récit et qui nous y immerge un peu plus.

Une bonne expérience cinématographique, plutôt classique dans sa réalisation quand même, mais qui a le mérite de nous apprendre des choses sur une période, sur l’art, sur une artiste mais aussi sur une certaine misogynie ambiante.

Ma note - 16/20

 Des anecdotes sur le film ?

-     Tim Burton possède une belle collection des œuvres de Margaret Keane.

-     Au début du projet, les scénaristes du film, qui avaient déjà travaillé sur Ed Wood, devaient aussi réaliser le film et Tim Burton devait seulement le produire. D’ailleurs, ils avaient choisi Kate Hudson et Thomas Haden Church pour les rôles de Margaret et Walter Keane, puis Reese Witherspoon et Ryan Reynolds furent pressentis. Lorsque Tim Burton prit les commandes du film, c’est finalement Amy Adams et Christoph Waltz qu’il choisit.

-     A cause du budget du film (seulement 10 millions de dollars) Tim Burton a dû abandonner son habituel 35mm pour une caméra numérique. En effet, pour une caméra 35mm, il faut acheter de la pellicule et le montage est plus délicat. 10 millions peuvent paraître énorme, mais à titre de comparaison, Dark Shadows avait bénéficié d’une enveloppe de 150 millions… Même Ed Wood qui avait été tourné avec un budget plutôt léger avait obtenu 18 millions de dollars.

-     Deux titres originaux ont été confiés à la chanteuse Lana Del Rey qui a donc composé « Big Eyes » et « I Can Fly » pour le film.

-     Alors qu’Amy Adams a passé beaucoup de temps avec Margaret Keane à observer sa façon de parler, de se tenir lorsqu’elle peint, Christoph Waltz a préféré se concentrer uniquement sur le scénario et sur les indications de Tim Burton.

-     La vraie Margaret Keane, qui peint toujours et chaque jour, a offert à Tim Burton une toile représentant Helena Bonham Carter, son ex-femme et une autre représentant son chihuahua.

Sources : Allociné.com, IMDB.com

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